Le projet est lancé

Bonjour à tous !! Nous voilà au terme de notre séjour à Sucre. En effet, le projet a passablement avancé depuis nos dernières news !

 

 

Nous avons réussi à vendre les trois véhicules dont nous vous avions parlé dans l'ultime newsletter à un seul et même acheteur ! Grâce à cela, nous avons récupérer l'argent investi et nous nous sommes mis à la recherche d'un autre véhicule !

 

En premier, bien sûr, nous nous sommes penchés sur les marque Foton, Winchai, Jinbei et compagnie. Notre budget nous aurait permis d'acheter un véhicule neuf, grand, spacieux, beau, idéal quoi. Malheureusement il s'agit de marques chinoises qui ont la réputation de fonctionner que 1 ou 2 ans avant de s'arrêter à jamais car les pièces de rechanges sont difficiles à trouver.

 

Du coup, on a décidé de se restreindre aux marques qui ont une meilleure réputation et pour lesquelles on peut trouver un véhicule dans notre budget et suffisamment grand. En gros il nous restait le Toyota Hiace ou le Nissan Caravan, d’occasion bien sûr… ça a pas mal compliqué les recherches.

 

En effet, ici, cela ne se passe pas comme chez nous oú la pluspart des offres sont sur internet. En Bolivie il y a « la feria » tous les samedi dans toutes les grandes villes. C'est une rue de la ville oú tout le monde va parquer le véhicule qu'il veut vendre. En général les gens restent à côté, parfois ils laissent un numéro de téléphone sur le pare-brise afin que les intéressés appellent. A part cette option, il y a les annonces dans le journal local « El Correo del sur ».

 

Nous sommes allés deux fois à la feria, mais malheureusement nous n'avons rien trouvé d’intéressant. En effet, Sucre, malgré qu'elle soit la capitale constitutionnelle du pays, n'est pas une grande ville commerçante et il y a très peu de véhicules du type que l'on recherche.

 

 

C'est pourquoi nous nous sommes rendus à Oruro. Tout le monde nous avait garanti qu’il y aurait une vaste offre dans cette ville. Après une nuit de bus avec nos compagnons Dolly et Ivan ainsi que 12’500 dollars en cash dans nos poches, nous sommes arrivés sans encombre à Oruro. Au bout de plusieurs heures de recherches infructueuses, nous avons finalement trouvé une offre convenable. Après un tour chez l’avocat et le notaire, nous sommes rentrés, heureux et comblés, à Sucre : nous avions ENFIN un véhicule !!!


Ce dernier a été équipé et adapté par Denis, notre ami volontaire qui s’y connaît en voiture et électricité ! A ce jour, il manque encore les meubles pour parfaire l’aménagement intérieur. Tout le reste a été pensé et installé. Nous avons dessiné les plans des deux meubles qui seront en alu, solide et lavable !



En ce qui concerne la formation : il s'agit de 130 heures de cours, pratique, révisions et examens et 70 heures de lectures obligatoires qui incluent le PHTLS et un autre manuel édité par la Croix-Rouge mexicaine pour les « Techniciens ambulanciers ». Les étudiants auront un module médical, un module de traumatologie, un module de pédiatrie et accouchement, un module de psychologie et un cours sur la conduite et la topographie.

 

Les professeurs seront Edin (médecin) et Demis (technicien en urgence médicales) qui ont fait le cours PHTLS ainsi que Reynaldo (médecin) qui fera prochainement le cours d’ACLS. En plus de cela, les prof de la faculté de psychologie se chargeront du module en question. Evidemment, autant les prof que les étudiants sont 100 % bénévoles tant durant la formation que durant les 40 gardes minimales que tous feront.


Finalement, nous avons destiné le recrutement uniquement aux volontaires et au personnel de la Croix-Rouge. Nous avons compris que Dolly et Cristina, qui travaillent avec nous sur ce projet, ont peur qu'en ouvrant la formation aux personnes qui ne travaillent pas encore à la Croix-Rouge, beaucoup ne respecteront pas leur engagement à travailler dans l'ambulance. En effet, la formation que nous offrons est gratuite mais oblige la personne qui la suit à travailler dans l'ambulance. Ce procédé qui peut paraître abrupte, leur permet de se protéger de personnes qui aimeraient uniquement profiter des formations que donnent la Croix-Rouge sans pour autant offrir de leur temps en échange. Une trentaine de volontaires commencerons la formation le 10 avril.

Au sujet des démarches que nous avions entreprises avec les autorités. La Mairie ne nous a jamais rappelé et n'a pas donné suite à nos appels. Cela ne nous a pas vraiment étonné car beaucoup de personnes nous avaient prévenu que face à nous les autorités se montreraient très intéressées pour au final ne jamais nous rappelé. C'est leur manière de dealer avec les institutions qui essayent de faire avancer les choses mais qui au final les dérangent dans leur routine et leurs habitudes. Quant à notre rendez-vous avec le directeur du SEDES (département de la santé), il était très enthousiaste et nous avons vu deux médecin travaillant là-bas le même jour. Nous avons appris à cette occasion qu’ils souhaitent émettre des normes, unifier la manière de travailler, mettre en place un réseau d’ambulance avec un numéro de téléphone unique,etc. Evidemment, la Croix-Rouge a proposé de les aider dans ces démarches et va probablement signer un « convenio » leur permettant de collaborer avec le SEDES. Par ailleurs, Alexi ayant préparé une FIP en espagnol, elle sera proposée comme base de travail lors du prochain rendez-vous ! Nous sommes heureux que les heures que nous avons passées à préparer des documents puissent éventuellement servir à d’autres institutions.

 

En ce qui concerne l'équipement de l'ambulance, nous avons déjà acquis une partie des choses, tant le matériel durable que le matériel jetable. Par exemple nous avons acheté : des ballons de ventilation pour adulte, enfant et nouveau-né (Ambu), un glucomètre, des Guedels, des masques laryngés, un thermomètre tympanique, des seringues, des aiguilles, des tubulures, des électrodes, etc..


Il nous manque certaines choses car elles sont « sin estock al nivel nacional » ou alors ne sont tout simplement pas disponibles en Bolivie !

Heureusement, nous ne sommes pas seuls dans ce projet, en effet, Natasha (dont nous vous avions parlé dans la précédente newsletter) viendra le 4 mai pour poursuivre le travail entrepris. Cela lui permettra également d'amener du matériel pour compléter ce qui manque. Par ailleurs, l'association Ambulanciers en Terres d'Ailleurs (ambulanciersenterresdailleurs.wordpress.com) nous a contacté afin de voir de quelle manière ils peuvent venir en aide au projet. Par ailleurs, nous espérons sincèrement que sera ouverte une place de stage pour les étudiants ambulanciers afin d'amener de la continuité et un suivi à long terme de ce projet. Tous ces points sont en cours de discussion.

 

Quant à nous, nous avons transmis toutes les informations à nos collègues et allons prendre notre envol pour Bogotá et continuer notre périple en Tandem (pour plus d’informations : www.anylexi.com) !

 

 


Notre bilan de cette expérience est franchement positif. Depuis le début, nous avons reçu le soutien de tant de personnes en Suisse, tant de personnes ont cru en ce projet et nous ont fait confiance. Aujourd’hui nous pouvons affirmer avec certitude que VOUS AVEZ BIEN FAIT !!! Parce que les gens qui travaillent à la Croix-Rouge sont des personnes tout simplement formidables. Elles ne comptes pas leurs heures. Les volontaires sont tous bénévoles et disponibles pour donner des cours à tout instant. Evidemment nous avons vécus quelques chocs culturels, la ponctualité n’existe pas ici. La spontanéité des gens leur permet d’être très disponibles mais aussi très en retard. L’organisation n’est pas dans leurs habitudes, mais au moins ils sont libres et pas prisonniers de leur agenda sur-chargé. Qui de nous, européens, pourrait participer à une formation de 7 semaines tous les soirs et un samedi sur deux en s’inscrivant 1 semaine à l’avance ? Je vous entend d’ici : pas moi! Et bien ce que nous croyions impossible, est tout à fait normal ici ! Et pendant que nous travaillons comme des dingues dans notre « bureau » on les entend rire dans les couloirs, ils nous ont dit souvent que dans l’après-midi personne ne travaille vraiment en Bolivie:)

 

Nous partons grandis de tant d’expériences, de moments forts, de moments durs, d’espoir, d’attentes, de rires et quelques larmes qui nous ont permis de nous sentir vraiment vivant. Le personnel de la Croix-Rouge est tellement reconnaissant envers vous tous qui n’avez pas douté de nos intentions, qui avez cru en cette idée. Ils n’ont pas arrêté de nous remercier, et de vous remercier aussi.

 

Et nous terminerons cette newsletter par vous remercier tous, vous ne vous imaginez même pas combien de personne vous avez aidé d’une manière directe ou indirecte à travers votre apport financier. Car ce ne sont pas seulement les gens qui vont avoir la chance d’avoir accès à une ambulance mais c’est aussi toutes ces personnes qui travaillent avec cœur pour cette œuvre sociale qu’est la Croix-Rouge sans jamais rien attendre en retour. Et voilà que grâce à vous, les plus impliqués ont eu accès à des cours reconnus (PHTLS, ACLS), les autres participeront à la formation et tous travailleront ensemble dans cette ambulance. Cette impulsion magnifique n’aurait jamais pu avoir lieu sans vous, jamais nous n’aurions pu apporter tant de choses sans votre aide. Je sais que c’est un peu classique de dire ça mais sincèrement les mots nous manquent tant nous vous sommes reconnaissants. MERCI:)

 

On espère que vous allez tous bien et que le printemps vous chatouille les mollet pour vous faire faire des petits tours à vélo !!!

 

Bises à tous et à bientôt sur notre site www.anylexi.com

 

 

PS : Un bilan financier simplifié, ou voila dans quoi on a mis vos sous !

 

Véhicule 21’000 CHF

Adaptation en ambulance : 1500 CHF

Matériel médical : 5600 CHF

Formation : 1900 CHF

Quelques photos en bonus

Une fête traditionnelle à Tarabuco (à 45 minutes de Sucre)


Et la surprise qu'ils nous ont fait juste avant notre départ: une plaque de remerciement pour le projet à l'entrée du bâtiment.


Une soirée pizza chez Dolly avec une partie des volontaires


Une interview par une journaliste du "Correo del Sur" à propos du projet